A “coup d’État” in Jersey?

À la fin de l’année 1855, trente-neuf réfugiés européens furent sommairement expulsés de l’île de Jersey, dépendance de la couronne britannique. Ces expulsions de ressortissants étrangers hors des Îles britanniques, qui furent les seules explicitement politiques au cours de l’ère victorienne, attirèrent une attention considérable, en partie parce que Victor Hugo comptait au nombre des expulsés. Amplement dénoncées comme violation des libertés constitutionnelles britanniques, leur portée demeura néanmoins étonnamment modeste et elles ne furent envisageables que dans un contexte politique bien particulier. Révoquées au bout de quatre ans, ces expulsions marquèrent moins la fin du droit d’asile en Grande-Bretagne que sa persistance.In late 1855, thirty-nine European refugees were summarily expelled from the island of Jersey, a crown dependency of the United Kingdom. The only explicitly political deportations of foreign nationals from the British Isles in the Victorian era, these expulsions garnered much attention, partly because Victor Hugo numbered amongst the expelled. Though widely denounced as violations of Britain’s constitutional liberties, the expulsions were strikingly modest in their scope and sustainable only under a very particular set of political circumstances. Rescinded after four years, the Jersey expulsions did not represent the end of asylum rights in Britain so much as their resilience